Savoir-faire et partis pris...

Devenir potière oui, mais pas n'importe comment, j'ai suivi une formation reconnue.
A l'issue de cette formation, mes choix de terre, de décor et de cuisson avaient changé.

Formation CAP Tournage céramique au pays du grès

En 2018, ma vie prend un tournant à 180° et je pars en formation Tournage céramique à l'EMA CNIFOP de St-Amand en Puisaye. Après 9 mois de formation en tournage, je passe le CAP tournage céramique avec succès.

Choix d'une terre : le grès

Entre ma formation et mes différents stages, il est apparu qu'un dialogue spécial se faisait entre mes mains et le grès. C'est donc tout naturellement qu'il est devenu mon matériau quotidien. La spécificité de mon travail est que les pièces sont tournées "fin". Je pousse la terre à ses limites. C'est possible aussi parce que je cuis au four électrique, ce qui permet de maitriser les courbes de cuisson et d'éviter les accidents.

Pour l'instant, il y a 3 terres à l'atelier :

  • le grès de Saint-Amand (en Puisaye)
  • un grès blanc fabriqué par Ceradel
  • le grès de Treigny formulé par Solargil

Mon objectif à plus long terme est d'y ajouter une terre de la région car il y a beaucoup d'argile autour de Charroux, mais principalement pour les briques et les tuiles. Donc beaucoup de travail pour l'amener à résister à une température de cuisson autour de 1260°C.

Choix d'un décor : l'émail

On peut dire que cela ne m'est pas venu spontanément ! J'ai eu la chance d'avoir Catherine Le Baron comme professeur pendant 2 semaines au CNIFOP. Elle a su nous transmettre sa passion pour les émaux haute température. L'émotion intense que j'ai ressenti quand ma théière est sortie du four m'a indiqué la voie à suivre.

Je fabrique donc mes émaux haute température sur la base des formules apprises en cours et de quelques expérimentations personnelles. Une recherche d'émail prend du temps, à la fois pour trouver la bonne formule, le bon dosage en eau et ensuite les méthodes d'application les mieux appropriées pour le rendu souhaité. C'est pour cela que vous ne verrez pour l'instant pas beaucoup de couleurs dans mon atelier ; certains émaux sont plus longs à apprivoiser que d'autres.

Choix d'une cuisson : l'électrique

Quand on commence sans expérience chez d'autres potiers, ou d'autres ateliers, se tourner d'emblée vers la cuisson bois demande un gros investissement en temps que je n'avais pas forcément, même si cette cuisson deviendra une de celles utilisées à l'atelier.

Je me suis donc tournée vers la plus simple à mettre en oeuvre, la cuisson en four électrique. Cela me permet de faire mes classes et de découvrir cet aspect très particulier de mon métier avec beaucoup moins de stress... même si une cuisson reste toujours stressante... le potier n'est jamais sûr à 100% de ce qui va sortir du four.